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Le cerveau des hypersensibles 

« Ces gens qui ont peur d’avoir peur »

Parce qu’il s’agit d’un trait de personnalité qu’on nous a donné dès la naissance (l’hypersensibilité est innée – cf Elaine Aron « Ces gens qui ont peur d’avoir peur » elle peut s’accentuer ou être refoulée au cours de l’existence mais tu es né/e avec et tu ne pourras donc pas…t’en débarrasser) il existe aussi des caractéristiques scientifiques qui ont fait l’objet de nombreuses recherches.

Et comme il n’y a rien de tel pour se connaître que de savoir comment fonctionne son cerveau, voici quelques éléments concernant le cerveau des hypersensibles.

Le cerveau des personnes ultra sensibles répond différemment à la dopamine.

La dopamine est aussi appelée l’hormone de la récompense. C’est elle qui fait qu’une personne va avoir envie de faire certaines choses parce qu’au bout, il y aura ce “quelque-chose” qui motive et qui rend heureux. Les chercheurs ont constaté que les personnes hautement sensibles sont moins attirées par les récompenses “extérieures” (cette hormone ne réagit pas facilement pour un/e hypersensible, c’est ce qui explique que ce sont des personnes qui ont besoin de SENS pour vraiment se motiver à faire les choses). C’est ce qui fait également qu’elles restent parfois en retrait et sont plus observatrices que la moyenne quand il s’agit d’analyser des informations et passer à l’action. Ça explique aussi peut-être ce manque d’intérêt pour tout ce qui a attrait à la compétition et peut-être aussi la tendance à la procrastination (oui si je prends beaucoup de temps pour tout analyser, je finis par me faire une montagne de tout et …puis souvent, je ne fais rien !)

 

Les neurones miroirs sont plus actifs que chez les personnes moins sensibles

Les neurones miroirs s’activent lorsqu’on réalise une action mais également lorsqu’on voit quelqu’un réaliser une action. Cela signifie, qu’observer une action c’est déjà un peu la faire dans notre cerveau. Ce sont eux qui font que quand quelqu’un bâille, il en fait bâiller 7 autres. Les neurones miroirs permettent également de comprendre les intentions d’autrui. Notre système miroir s’active lors de la perception ou même l’évocation d’une émotion. Ces neurones permettraient donc de mieux comprendre et mieux déchiffrer les émotions.

Comme ils sont plus actifs chez les personnes ultra sensibles, ça expliquerait l’hyperactivité émotionnelle. Et les études ont prouvé que même pour des personnes qu’elles ne connaissent pas, les neurones miroirs des personnes ultra sensibles s’activaient de la même manière (avec une intensité moins forte que pour leurs proches néanmoins) ce qui explique pourquoi elles éprouvent de la compassion aussi pour des personnes qu’elles ne connaissent pas forcément.

Le cerveau des personnes hypersensibles ressent les choses plus profondément et plus intensément. En effet, dans le cortex préfontal il y a cette zone appelée le cortex ventromédian. Cette région située en profondeur des lobes frontaux, de chaque côté de la ligne centrale séparant les deux hémisphères, nous permet de passer d’un affect à un autre tout en étant très impliquée dans le sentiment de plaisir et de renforcement positif. C’est dans cette partie du cerveau que se joue le rôle de la régulation des émotions et de la manière dont nous les vivons, avec plus ou moins d’intensité.

Tout le monde vit des émotions intenses mais les études ont montré que dans le cerveau des personnes hypersensibles, il existe un gêne qui augmenterait cette intensité ! Cette augmentation d’intensité aurait justement un impact sur le cortex ventromédian, qui résulterait en une réaction plus intense de cette zone du cerveau. Celle-ci enverrait des signaux forts au corps d’où des réactions corporelles en chaîne chez les hypersensibles en cas de forte émotion – augmentation du rythme cardiaque, respiration coupée, tremblements etc.

Tout ça pour dire que NON, ça n’est pas que dans votre tête. Enfin oui ça l’est, disons que c’est là que ça se joue, au niveau cérébral, mais vos ressentis sont bien REELS et s’expliquent même scientifiquement. Alors arrêtons de nous torturer avec nos difficultés à faire face et apprenons à mieux nous connaître pour dédramatiser. Etre hypersensible est un cadeau de la vie. Apprendre à se connaître et s’accepter est la première étape pour s’en rendre compte et en profiter. 

Quelques bouquins de références

Pour ce faire, je vous conseille déjà les livres de Elaine Aron : 

Le livre de Marie-Reine Péron & Joëlle Etienne 

Les livres de Saverio Tomasella : 

Le livre de Christel Petitcollin (qui m’a aussi beaucoup aidé à mieux comprendre l’hypersensibilité et le phénomène de pensées foisonnantes, cerveau qui n’arrête jamais)

Je pense trop / Comment canaliser ce mental envahissant